Le plus fascinant Schubert ne serait-il pas celui de ses dernières années 1827-1828 ? Sentant la maladie vénérienne qui va l'emporter à trente-et-un an, sans doute s'empresse-t-il de créer plusieurs de ses chefs d'œuvre. Malgré un état de santé s'aggravant, il termine un étonnant cycle de lieder "Le Voyage d'hiver"; il organise enfin ! un grand concert public de ses œuvres : le succès est immense mais sans écho dans la presse, l'exceptionnel violoniste Paganini étant de passage à Vienne. En outre, les éditeurs ne voulaient de lui que de "petites choses pas trop difficiles à jouer", et certainement pas sa symphonie dite "la Grande", son bouleversant "Quintette", ses "Impromptus" devenus si célèbres depuis. Jusque dans ses derniers jours, Schubert était convaincu qu'il allait guérir et il ne pensait qu'à la musique. Il avait écrit : "Je ne suis venu sur terre que pour composer".